Le Bénin lève complètement son blocus sur le pétrole nigérien. Des sources officielles ont confié à Banouto que le gouvernement béninois a donné toutes les autorisations nécessaires à la société chinoise Wapco pour les opérations de chargement du pétrole brut nigérien depuis le terminal de Sèmè-Podji.
Selon l'accord d'exploitation du pipeline Niger-Bénin, les deux États s'engagent à coopérer pour approuver le système de comptage du pétrole transporté. Ce système de comptage, proposé par les transporteurs des deux pays et la partie chinoise WAPCO, est censé permettre de déterminer le volume de pétrole transporté. Le même accord prévoit que chaque État pourra avoir des observateurs présents à tous les stades des opérations ou mandater tout tiers expert pour le représenter.
Banouto apprend que la partie nigérienne aurait choisi d'autoriser la société chinoise à effectuer les changements en l'absence de ses représentants. Pour la simple raison qu'en maintenant fermées les frontières de leur pays avec le Bénin, rendant impossible la circulation des personnes, les autorités nigériennes compliquent l'arrivée de leurs représentants pour assister aux opérations d'embarquement, ajoute une source proche du dossier.
Début mai, le Bénin interdisait le chargement à l'exportation du brut nigérien, exigeant que les conditions requises soient remplies au préalable. Le président béninois, Patrice Talon, avait avancé que le Niger faisait dans l’informel. Les autorités nigériennes, a expliqué le chef de l'Etat béninois, n’avaient pas saisi officiellement celles du Bénin pour les informer du chargement du pétrole brut depuis la station terminale du pipeline Bénin-Niger à Sèmè-Podji.
Elles ont préféré laisser le soin à la société chinoise en charge de l’exportation du pétrole brut nigérien d'informer les autorités béninoises. Ce blocus sera levé de façon "ponctuelle" et "provisoire" quelques jours plus tard par les autorités béninoises. Cotonou a autorisé le chargement du premier navire. Ce premier navire a quitté les eaux béninoises avec à son bord un million de barils de pétrole brut.
Pour justifier cette autorisation, le ministre de l’Eau et des mines, Samou Adambi a indiqué que la douane nigérienne avait saisi officiellement la douane béninoise.
Les 28 et 29 mai 2024, s'est tenue à Niamey, une session du comité inter-Etat de pilotage du pipeline. Elle a permis aux trois parties (Bénin, Niger et Wacpo) d’exposer les difficultés et de retenir les diligences à accomplir par chaque partenaire.
L’un des points abordés est le passage transfrontalier terrestre du matériel, du personnel et des équipements pour le bon fonctionnement du pipeline. Il a été retenu que chaque délégation rende compte à la hiérarchie pour les décisions à prendre. Le gouvernement béninois a affirmé à maintes reprises qu'elle respectera ses engagements.
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HASSANE Nassirou
il y a 4 mois