un septuagénaire transforme l’attente des parents en opportunité, : © 2025 Banouto
Un loueur de confort improvisé devant le centre d'examen CEG 2 Abomey-Calavi. Lors des examens nationaux au Bénin, certains parents de candidats préfèrent attendre leurs enfants devant les centres d'examen. C'est leur manière d'exprimer tout leur soutien à leur progéniture, estiment-ils. Un septuagénaire y voit une opportunité d’affaires devant le centre d'examen CEG 2 Abomey-Calavi.
Des parents d’élèves, venus accompagner leurs enfants candidats, patientent sous un soleil matinal qui gagne progressivement en intensité. Parmi eux, une personne du troisième âge concentrée dans une chaise blanche en plastique.
Vêtu d’un pull rouge sur un pantalon noir avec des chaussures baskets blanches délavées aux pieds, le septuagénaire s’est installé aux abords du centre. Silhouette fine, regard éveillé, il n'attend pas un candidat en composition. Il commerce. Mais il ne vend ni eau, ni nourriture, ni stylo pour les candidats. Il vend de l’assise et de l’abri.
Le vieux loue des chaises de couleur blanche à 100 F l'unité. Il en a 25. « J’ai loué les chaises à 50 F l'unité et je reloue cela à 100 F », a-t-il confié au reporter de Banouto. « C’est pour que les parents soient à l’aise pendant que leurs enfants composent », ajoute-t-il, sans se départir de son calme.
Les parents s’y installent pour attendre, certains en prière, leurs enfants. Au-dessus des chaises, une petite bâche noire tendue sur quatre poteaux. Le vieillard l’a installée lui-même. Il dit l’avoir louée à 5000 francs CFA. Elle abrite une partie des chaises.
Pour trouver une place à l’ombre sous cette bâche, il faut aussi payer 100 francs CFA. Certains parents y trouvent refuge pour attendre leurs enfants. D’autres, par contre, préfèrent débourser 100 francs au lieu de 200 francs pour profiter uniquement de l'ombre sous la bâche. Ces quelques personnes ont installé des pagnes à même le sol où elles se sont assises. A quelques mettre d'eux, certains ont plutôt opté uniquement pour les chaises.
Le septuagénaire fait également office de garde-vélo devant le centre d'examen. Il prend 200f chez le propriétaire de chaque moto qu'il surveille.
Il dit avoir eu l’idée d'installation de bâches, l’an dernier pendant qu'il surveillait les motos à lui confiées par les candidats et autres. « L’année dernière, la pluie a surpris les parents de candidats ici. Il n’y a pas d’arbre dans toute cette zone. C’est ce jour-là que j’ai décidé d’installer une bâche pour éviter que ça se répète », confie-t-il.
Même s’il n’a pas encore beaucoup gagné en raison de l’absence de pluie depuis le début du BAC 2025, le vieil homme ne regrette rien. « Quand je regarde ce que ça me rapporte, je me dis que c’est mieux que de rester à la maison », affirme-t-il en évitant de donner son chiffre d'affaires journalier, même approximativement.
Pélagie est la mère d’une candidate au BAC, série D. Elle a loué une chaise à 100 F chez le septuagénaire et s'est passée de la bâche. Elle a jugé bon d’adosser sa chaise au mur juste au niveau du portail du centre de composition pour avoir de l'ombre sans débourser les 100 F CFA de plus.
Cette mère de famille semble comprendre la logique du septuagénaire qui a su transformer l’attente en opportunité. « Il a eu une bonne idée. Ce n’est pas gratuit, mais au moins on est assis et à l’abri pendant que nos enfants composent », a-t-elle déclaré.
La mère d’Espérance dit ne pas pouvoir s'éloigner du centre d'examen alors que sa fille de 17 ans compose pour la première fois. « Quand elle sortira et qu’elle me verra ici, elle sera contente. Elle verra qu’elle a du soutien », argue la mère de famille.
Avec plus d'une vingtaine de chaises et une bâche, le vieil homme a su faire de l’attente un moment à monnayer, montrant que chaque situation peut devenir ressource.
 
                             
                
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AHOLOUKPE
il y a 4 moisMimi
il y a 4 moisEmmanuel TOSSAVI
il y a 4 mois