Des combattants des FSR de Hemedti
On ne connaît pas encore les chiffres exacts. Mais, ils seraient des centaines, voire plus d’un millier de civils tués à El-Fasher, la capitale du Nord-Darfour, après la prise de la ville par la puissante force paramilitaire connue sous le sigle RSF (Rapid Support Forces) dirigée par le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti ».
Des vidéos, des images satellitaires et des témoignages de survivants recueillis depuis la fin octobre montrent des exécutions sommaires, des raids « porte à porte », des détentions arbitraires et des attaques ciblant des communautés non-arabes.
« À El Fasher, les premiers rapports font état d'une situation extrêmement précaire depuis que les RSF ont annoncé hier la prise de contrôle de la 6è division d'infanterie de l'armée », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.
« Le risque de nouvelles violations et atrocités à grande échelle, motivées par des raisons ethniques, à El Fasher s’accroît de jour en jour. », a-t-il aussi alerté avant de demander des mesures urgentes et concrètes pour assurer la protection des civils à El Fasher et le passage en toute sécurité de ceux qui tentent de rejoindre un lieu relativement sûr.
Human Right Watch (HRW) alerte également sur les atrocités au Soudan. “Des dizaines de vidéos publiées sur les réseaux sociaux ces derniers jours montrent les Forces de soutien rapide (FSR) commettant des exécutions extrajudiciaires et d’autres violations graves contre des personnes fuyant El Fasher, la capitale du Nord-Darfour”, indique un communiqué sur le site de l’organisation humanitaire.
« Les images horribles d'El Fasher portent la marque des atrocités de masse perpétrées par les Forces de soutien rapide », a déclaré Federico Borello , directeur exécutif par intérim de Human Rights Watch. « Si la communauté internationale n'agit pas de toute urgence, les civils subiront de plein fouet des crimes encore plus odieux.», a-t-il insisté.
Les rapports de terrain soutiennent des accusations de crimes de guerre et d’éventuels actes d’épuration ethnique. Le 27 octobre 2025, le Humanitarian Research Lab (HRL) de la Yale School of Public Health a publié une analyse de données satellitaires concluant à l’existence d’éléments compatibles avec des massacres de masse après la chute d’El-Fasher aux mains de la RSF. Les regroupements d’objets de la taille de corps humains et zones de sol « rougissantes » évoquant des scènes de violence à grande échelle.
«Soudan : “Le sang est visible depuis l’espace” à El-Fasher, après la prise de la ville par les FSR», relate un article relayé sur le site de Courrier international. “Encerclée par un mur de sable érigé au cours d’un siège de dix-huit mois”, la ville d’El-Fasher est le théâtre de “massacres sans précédent”, dont témoignent, outre les survivants, “les images satellite et les vidéos partagées sur les réseaux sociaux”, parfois par les tueurs eux-mêmes, note le site de NBC News repris par le média international.
                            
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