Une interpellation directe de Célestine Zanou aux potentiels membres du Sénat si le projet de révision de la constitution à l’ordre du jour de la deuxième session de l’Assemblée nationale passe. Elle demande à ces personnalités à prendre la parole sur le sujet.

Dans un texte publié sur les réseaux sociaux, l’ancienne directrice de cabinet du général Mathieu Kérékou, « le principal prétexte au fondement du nouveau projet de révision de la Constitution béninoise serait la création […] d’un Sénat » composé des anciens présidents de la République, de l’Assemblée nationale, de la Cour constitutionnelle et des anciens chefs d’état-major. Pour Zanou, ces personnalités, dont les parcours sont marqués par le service à la nation, ne sauraient devenir les instruments d’un dessein politique qui menacerait l’héritage démocratique du pays.

Elle exprime sa confiance dans l’intégrité de ces aînés, rappelant qu’ils ont « participé parfois au péril de leur vie aux luttes pour l’enracinement des libertés politiques et civiles ». Elle les exhorte donc à ne pas se taire, car « en ces circonstances, le silence vaut consentement, acceptation, complicité, caution, soumission ». Pour elle, garder le silence face à une telle initiative reviendrait à trahir les idéaux pour lesquels ils se sont battus.

Célestine Zanou met également en garde contre ce qu’elle appelle « une technique politique méthodiquement manipulatrice et fondamentalement nuisible », estimant que le projet de Sénat dissimule une volonté de refondation républicaine aux conséquences « politiques sismiques ». Elle y voit une tentative d’« instrumentaliser la vulnérabilité de nos séniors » en les attirant par des privilèges symboliques.

Dans un appel solennel, elle conclut : « Chers aînés, ne devenez pas le miroir de la servitude volontaire, vous incarnez encore l’âme de ce peuple. Contre Zeus, demeurez Prométhée, symbole de savoir et de liberté. » Une injonction à la vigilance, à la dignité et à la fidélité à l’idéal démocratique qui a façonné l’histoire politique du Bénin.