Dans les dossiers programmés à la CRIET, ce vendredi 26 avril 2024, figure celui relatif à l'interception de 70 000 cartouches de calibre 12 à Bantè, au centre du Bénin, fin avril 2021.
02 hommes sont jugés dans cette affaire. Les deux prévenus sont poursuivis « trafic de munitions ». L’un propriétaire du véhicule et l’autre passager du véhicule et cultivateur. Le parquet a requis à leur encontre 03 ans de prion ferme.
L'importante cargaison de munition avait été interceptée par la police républicaine, à Atokolibè, commune de Bantè le 30 avril 2021, à la suite d'un accident mortel de la circulation impliquant le véhicule de transport des cartourches.
A la barre à la CRIET, trois ans plus tard, les deux hommes se sont défendus des faits qui leurs sont reprochés.
Le propriétaire du véhicule a expliqué qu'il l'a vendu au défunt chauffeur qui le conduisait lors de l’accident. La victime, explique-t-il, était son apprenti. L’apprenti aurait commencé son apprentissage chez un autre patron avant de venir finir chez lui. Le chauffeur défunt n’avait pas encore son permis de conduire. Le propriétaire du véhicule et patron du defunt apprenti chauffeur a ajouté qu’il ignorait le contenu du véhicule que conduisait ce dernier. D’après sa déposition, l’apprenti ne lui pas non plus informé de son déplacement.
Après avoir été informé de l’accident par des connaissances qui ont identifié le véhicule, le prévenu ne s'est presenté à la police béninoise. Devant le juge, il a fait savoir que c’est ce qu’il redoutait qui est finalement arrivé. Il a avoué qu’il voulait se rendre à Bassila pour faire la déclaration, mais des proches l'en ont déconseillé. Le prévenu dit avoir finalement fait la déclaration au Togo.
Son co-prévenu est un cultivateur et producteur de charbon. Il était passager dans le véhicule qui transportait les munitions. A la barre, le prévenu a justifié sa présence dans le véhicule parce qu’il devrait suivre le chauffeur pour prendre son argent de charbon (35 sacs de 6000 l’unité).
Le chauffeur lui aurait demandé de l’accompagner pour prendre l’argent des sacs de charbon qu’il lui aurait confié à vendre au Togo. Le prévenu a alors pris place à l’arrière du véhicule. Sale, déclare-t-il, il avait préféré s'asseoir à l'arrière du véhicule.
Une fois à bord, a-t-il poursuivi, il a vu une bâche imbibée d’huile rouge. Voulant en savoir plus, le chauffeur lui aurait indiqué que c’était de l'huile à moteur. Il dit n'avoir pas poussé trop loin sa curiosité. Au contraire, il dit avoir proposé ses services pour le déchargement à l’arrivée. Le chauffeur, assure le prévenu, lui aurait confié qu’il allait à Gouka dans la commune de Bantè en provenance du Togo.
Réquisition du ministère public
Dans ses réquisitions, le ministère public considère le cultivateur comme le « gardien des munitions ». « Il ne peut pas laisser les places de devant aux apprentis et s’asseoir derrière sans qu’il ne soit un élément sûr », a fait comprendre le substitut du procureur spécial.
Quant au propriétaire du véhicule, le ministère public pense qu’il est au courant de ce que transporte son apprenti. Selon le magistrat, le propriétaire a pris la fuite après avoir été alerté sur l’accident. Il a traversé les frontières pour le Togo où il est allé faire la déclaration de l’accident. Le magistrat a indiqué qu’il a fallu du temps pour l’appréhender.
Le substitut du procureur spécial a demandé à la Cour de reconnaître les deux prévenus coupables des faits de « trafic de munitions ». Il a proposé au juge de les condamner à trois ans de prison ferme et 200 000 Fcfa d’amende chacun.
Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe des prévenus. Ils soutiennent que le cultivateur est devant la Cour parce qu’il a choisi de rester derrière la fourgonnette. Les deux passagers et le chauffeur du véhicule n’ont pas survécu après l’accident. Selon les avocats, personne ne peut dire le rôle du cultivateur dans le véhicule.
Concernant le propriétaire du véhicule, la défense soutient que le véhicule portait encore son nom mais il l’avait déjà vendu. La défense a ajouté qu'il ignorait, en plus, le contenu que transportait son apprenti.
Apres les plaidoiries des avocats, la Cour a renvoyé le délibéré au 03 mai 2024.
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Yta
il y a 1 an