Khaled Ahmed El-Enany Ali Ezz est le nouveau directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Né en 1971 à Gizeh, l'Egyptien a été désigné pour succéder à Audrey Azoulay à la tête de la direction générale. Il a recueilli, lundi 6 octobre 2025, 55 voix contre 2 pour le Congolais Firmin Edouard Matoko à l’issue du vote du Conseil exécutif de l'UNESCO.

Cette élection fait de lui le premier directeur général de l'UNESCO issu du monde arabe et le deuxième Africain à occuper ce poste en près de 80 ans d'existence de l'organisation. Sa désignation sera soumise à l'approbation des États membres lors de la Conférence générale de l'UNESCO prévue en novembre 2025 à Samarcande, en Ouzbékistan.

Egyptologue réputé

El-Enany est une figure majeure du monde académique et culturel égyptien. Il a débuté sa carrière professionnelle comme guide touristique. Cette profession a éveillé en lui la curiosité et l’appréciation de la diversité culturelle.

Après, il a effectué un master à l’Université d’Hélouan, consacré aux temples de Ramsès II en Nubie. Ce master a été le véritable déclencheur de sa passion pour la recherche et de son admiration pour l’UNESCO.

Titulaire d’un doctorat en égyptologie de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 en France, il a été invité à huit reprises, entre 2006 et 2023, en tant que professeur invité au sein de cette institution. 

Il a également collaboré pendant une quinzaine d’années avec l’Institut français d’archéologie orientale du Caire (Ifao), témoignant de sa contribution significative à la recherche scientifique et de son engagement envers la formation des jeunes chercheurs.

Ses publications, dans des revues et collections internationales de renom, ont été largement reconnues par la communauté scientifique. Il a également été choisi membre d’honneur de la Société française d’égyptologie et membre correspondant de l’Institut archéologique allemand, pour son dévouement à renforcer les liens culturels et scientifiques.

Un homme du monde touristique

Avant sa nomination à l'UNESCO, Khaled El-Enany a occupé des fonctions majeures au sein du gouvernement égyptien. Il a été ministre des Antiquités, puis ministre du Tourisme et des Antiquités de 2016 à 2022. Sa gestion a porté sur la valorisation du patrimoine culturel égyptien et la promotion du tourisme culturel, contribuant à renforcer le rayonnement international de l'Égypte.

En novembre 2024, son travail a été reconnu par l'Organisation mondiale du tourisme qui l'a nommé ambassadeur spécial pour le tourisme culturel. Par ailleurs, il est mécène du Fonds pour le patrimoine mondial africain, démontrant son engagement pour la protection et la valorisation du patrimoine en Afrique.

Porteur d’une nouvelle dynamique pour l’UNESCO

En tant que directeur général de l'UNESCO, Khaled El-Enany a exprimé sa volonté de moderniser l'institution. Il souhaite impulser une dynamique nouvelle fondée sur la collaboration avec tous les États membres pour élaborer une feuille de route claire dès ses cent premiers jours en fonction. Son ambition est de faire de l'UNESCO une organisation "pour tous, sans discrimination", dédiée à la paix et à l’unité autour des valeurs culturelles, éducatives et scientifiques.

Cette vision s’inscrit dans le contexte mondial actuel où l’UNESCO joue un rôle essentiel pour la coopération internationale, la protection du patrimoine et la promotion de l’éducation. Avec le retrait annoncé des Etats-Unis, il entend rassurer les anciens donateurs à continuer à donner davantage et œuvrer pour faire venir de nouveaux.

Il compte aussi œuvrer pour un l’UNESCO moins politisé. Il veut une UNESCO pour le peuple. Khaled el-Enany entend déployer une politique de protection des patrimoines culturels en période de conflits.

Sa maîtrise de plusieurs langues, notamment l’arabe, le français et l’anglais, fait de lui un communicateur efficace capable de renforcer les échanges culturels et scientifiques entre les pays. Son parcours allie compétences académiques, expérience politique et engagement pour la promotion du patrimoine mondial, ce qui lui confère une légitimité forte face aux défis auxquels l’UNESCO est confrontée aujourd’hui.