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Paul Kagamé justifie les coups d’Etat en Afrique et situe les responsabilités

Paul Kagamé justifie les coups d’Etat en Afrique et situe les responsabilités

Le président rwandais Paul Kagamé lie les coup d’Etat en Afrique à la mauvaise gouvernance. Selon lui, les civils ont également une responsabilité dans le retour des militaires au pouvoir dans certains pays du continent.

Le président rwandais Paul Kagamé lie les coup d’Etat en Afrique à la mauvaise gouvernance. Selon lui, les civils ont également une responsabilité dans le retour des militaires au pouvoir dans certains pays du continent.

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Paul Kagamé, président rwandais

Depuis août 2020, plusieurs pays africains ont connu des coups d’Etat. C’est le cas du Mali, du Soudan, de la Guinée et depuis fin janvier 2022, du Burkina Faso. Pour Paul Kagamé, ces putschs sont « dans une certaine mesure, le résultat d’une défaillance dans la gouvernance ». Dans une interview accordée à Jeune Afrique, le président rwandais a estimé que ces événements surviennent parce qu’il y a dans ces pays des problèmes non résolus depuis plusieurs années. « Ce n’est pas juste la faute des militaire, les civils ont aussi une responsabilité », lâche Paul Kagamé.

Pour lui, s’il est vrai que le rôle des militaires n’est pas de mener ce genre d’action, « on ne peut ignorer que dans certains cas, les civils commettent, eux aussi, des actes incontestables ». Le président Rwandais en veut pour preuve, l’utilisation des militaires par certains gouvernants à des fins politiques personnelles. « Si, sous un gouvernement civil, la situation se détériore et que les gens meurent, que les problèmes s’accumulent et qu’en plus, les autorités se servent des militaires pour truquer les élections, qui doit-on blâmer lorsque les militaires renversent ces gouvernements ? », interroge le président rwandais.

Le chef d’Etat dit trouver « inapproprié » qu’après un coup d’Etat, on ne « critique » que les militaires sans « blâmer les civils qui les ont utilisés pour se maintenir au pouvoir ».  Mais même temps, Kagamé se demande si les militaires qui contraignent les civils à la démission, « s’appliquent réellement à mettre en place une transition pour régler les problèmes » qui ont motivé leur coup d’Etat.

Pour les organisations sous-régionale, continentale et internationale, le retour des militaires sur la scène politique est un recul de la démocratie. C’est pourquoi les pays africains dirigés depuis plusieurs mois par des militaires et récemment au Burkina Faso, sont sous le coup de sanctions. En transition depuis 2020, le Mali  est sous embargo international parce que les dirigeants n'ont pas tenu leur promesse de tenir des élections pour rendre le pouvoir aux civils.