David Malpass, président de la Banque mondiale
Une première décision de la Banque mondiale face aux attaques anti-migrants en Tunisie. La Banque mondiale a rendu public, lundi 6 mars 2023, sa décision de suspendre « jusqu'à nouvel ordre » son cadre de partenariat avec la Tunisie. Cette décision fait suite aux attaques visant des migrants subsahariens dans le pays. Ce, après un discours du président tunisien Kaïs Saïed fin février. Le président y dénonce des « hordes de migrants clandestins » dont l'entrée en Tunisie serait une "entreprise criminelle" dont l'objectif est de "changer la composition démographique" du pays.
Selon France 24, la Banque mondiale a indiqué dans son courrier adressé à ses équipes que l'institution n'était pas en mesure de poursuivre ses missions sur place "compte tenu de la situation" alors que « la sécurité et l'inclusion des migrants et minorités font partie des valeurs centrales d'inclusion, de respect et d'anti-racisme » de la BM.
La décision concerne le cadre de partenariat pays (CPF en anglais), qui sert de base de suivi pour le conseil d'administration (CA) de la BM afin d'évaluer et accompagner le pays dans ses programmes d'aide. En clair, la Banque mondiale ne veut plus lancer de nouveaux projets de soutien avec la Tunisie tant que le Conseil d’administration ne se réunit pas sur le cas de ce pays.
« Les projets financés restent financés et les projets en cours restent en cours », souligne l'institution. Selon le président de la Banque mondiale, David Malpass, la « Tunisie a une longue tradition d'ouverture et de tolérance qui est encouragée par tant de personnes dans le pays ». Il promet que si les mesures prises par le gouvernement tunisien pour protéger et soutenir les migrants et réfugiés dans cette situation très difficile vont dans « le bon sens », la Banque mondiale « évaluera et surveillera attentivement leur impact ».
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