Les anciens des Mines Paulin Akponna et Samou Adambi
Le différend opposant les deux anciens ministres des Mines Samou Seidou Adambi et Paulin Akponna est désormais conjugué au passé. Le mercredi 19 novembre 2025, le tribunal de première instance d’Abomey-Calavi a clos le dossier opposant le ministre le plus éphémère de Patrice Talon à son prédécesseur.
C’est au cours d’une audience qui n’aura duré moins de 3 minutes que le dossier a été vidé en l’absence des deux anciens ministres, tous membres du parti de la mouvance Bloc Républicain (BR). Une source judiciaire renseigne que le plaignant, Samou Seidou Adambi, aurait retiré sa plainte contre son successeur, Paulin Akponna.
L’affaire remonte à plusieurs mois. Le 21 juin 2025, lors d’un meeting du Bloc Républicain à Parakou, Paulin Akponna avait dénoncé des « siphonneurs du budget national portant sur des dizaines de milliards » insinuant qu’une partie des fonds destinés à l’électrification et à l’eau potable avait été détournée. Ces propos avaient suscité une polémique dans l’opinion publique.
Le 26 juin 2025, Paulin Akponna a été démis de ses fonctions de ministre des Mines. Dans la même foulée, une plainte a été déposée contre lui par son prédécesseur Samou Adambi. Une citation directe avait été signifiée à Paulin Akponna le vendredi 27 juin par voie d’huissier.
Le plaignant l’accuse d’avoir tenu « des allégations sans fondement pour porter atteinte à sa réputation » et de l’avoir présenté comme « un corrompu et un détourneur des fonds publics ».
L’ancien ministre Samou Séidou Adambi avait souligné dans sa plainte que « les imputations fausses, calomnieuses et méprisantes » lui ont causé d’énormes préjudices. Il avait souhaité entendre le tribunal prononcer la condamnation de Paulin Akponna à réparer le préjudice qu’il a subi du fait des allégations.
Ouvert le 16 juillet 2025 au tribunal d’Abomey-Calavi, le procès a été aussitôt renvoyé au 22 octobre 2025 afin de permettre au plaignant, Samou Séidou Adambi, de s'acquitter, jusqu'au 21 octobre 2025, d'un montant de 300 000 francs Cfa de consignation. C’était un impératif pour que le dossier soit connu par le Tribunal de première instance d'Abomey-Calavi.
Le 22 octobre 2025, les deux protagonistes étaient absents à l'audience. Seuls leurs avocats étaient présents. C’est ainsi que le dossier a été renvoyé au 19 novembre 2025.
Parallèlement, le Haut-commissariat à la prévention de la corruption s’est saisi du dossier. Il a installé une commission chargée de l’examen des projets d’investissement dans les domaines de l’eau et de l’énergie à Parakou, mise en place par le Haut-commissariat à la lutte contre la corruption.
Dans une déclaration du 7 août 2025, le Haut-commissaire Jacques Migan en tenant compte du rapport déposé par la commission, a indiqué que les allégations de détournement de fonds émises par Paulin Akponna se sont révélées infondées. Il a précisé qu’« aucun élément n’a permis d’établir la moindre preuve de malversation ou de détournement de fonds publics ».
Face à l’absence de fondement de ses allégations, le 28 juin 2026, l’ancien ministre Akponna a présenté ses excuses publiques pour avoir semé des doutes injustifiés. Il a reconnu avoir commis une erreur de communication et a présenté ses excuses à son prédécesseur Samou Seïdou Adambi, au président Patrice Talon et à la nation béninoise pour la polémique qu’il a créée.
Il avait confié que sa « pédagogie de piètre profane politique a péché par des exemples inappropriés et auto-accusateurs de l’équipe à laquelle il appartenait ». « Je fais la génuflexion de ma coutume nago » avait-il conclu.
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