Louis Vlavonou, président de l'Assemblée nationale du Bénin visé par un recours
Y-a-t-il eu violation de la constitution lors de la nouvelle révision de la loi fondamentale du Bénin le 14 novembre 2025 ?Judicaël Glele Akpokpo pense que oui en raison de la coupure d’électricité intervenue lors de la plénière.
L’Assemblée nationale a été confrontée, lors de cette plénière, à une coupure d’électricité survenue en fin de scrutin. Cette coupure d’électricité a plongé l'institution parlementaire dans l'obscurité pendant un laps de temps, alimentant une polémique sur la transparence du scrutin ayant conduit à l’adoption de la proposition de loi portant révision de la constitution.
Dans une requête dont il a saisi la Cour Constitutionnelle le 19 novembre 2025, le juriste béninois juge « anormale, inquiétante et juridiquement problématique ». Judicaël Glèlè Akpokpo pointe la responsabilité du directeur général de la Société béninoise d’énergie électrique (SBEE) et du président de l’Assemblée nationale.
Dans sa requête enregistrée au secrétariat de la haute juridiction en matière constitutionnelle le 19 novembre 2025, il allègue que le président de l'Assemblée nationale, Louis Vlavonou, et le Directeur Général de la SBEE, Hyppolite Ebagnitchie, n'ont pris aucune mesure pour prévenir la coupure d'électricité survenue lors de la séance plénière des 14 et 15 décembre 2025.
Judicaël Glèlè Akpokpo fonde sa démarche notamment sur l’article 35 de la Constitution qui « impose à tout citoyen investi d'une fonction publique d'agir avec conscience, compétence, probité, dévouement et loyauté, dans le respect du bien commun».
Contre le directeur général de la SBEE, l’argument central du plaignant repose sur le principe de continuité du service public. Il soutient que la SBEE a « l’obligation constitutionnelle et légale » de garantir cette continuité de l’énergie électrique. Et, souligne-t-il, « particulièrement lors de situations institutionnelles sensibles où toute interruption peut compromettre le bon fonctionnement des institutions ».
Après la coupure d’électricité, allègue le requérant, «aucun dispositif de secours, tels qu'un groupe électrogène, une alimentation de continuité ou des équipements techniques adaptés, n'a été immédiatement activé ». Et, poursuit-il, « pendant plus d'une minute, les honorables sont restés dans l'obscurité sans réellement savoir qui va vers l'urne, qui fait quoi à qui, etc ».
Il estime que le président de l’Assemblée nationale, en tant que premier responsable de l’administration parlementaire, aurait dû prendre « toutes mesures utiles » pour assurer la poursuite ininterrompue de la séance.
Ce que réclame le juriste
Sur le fondement des articles 114 et 117 de la Constitution, Judicaël Glèlè Akpokpo demande à la Cour de constater la violation de l'article 35 de la Constitution par le Directeur général de la SBEE, pour « ne pas avoir assuré la continuité du service public électrique lors d'un vote constitutionnel».
Il sollicite la Cour à faire le même constat concernant le président de l'Assemblée nationale pour, estime-t-il , «ne pas avoir activé le groupe électrogène de secours».
Il plaide aussi pour que les sept sages de la haute Juridiction affirment que ces supposés manquements ont compromis le fonctionnement régulier et la sincérité des travaux de l'Assemblée nationale.
Il souhaite que la Cour enjoigne, le cas échéant, aux autorités compétentes de mettre en place un dispositif permanent garantissant la continuité électrique lors des séances parlementaires, notamment celles relatives aux révisions constitutionnelles.
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