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Présumé violeur libéré contre 300 000 FCFA au commissariat de Tokplégbé : l’ex-commissaire adjoint donne sa version des faits

Présumé violeur libéré contre 300 000 FCFA au commissariat de Tokplégbé : l’ex-commissaire adjoint donne sa version des faits

L’ancien commissaire adjoint du commissariat de Tokplégbé s’est expliqué, jeudi 6 novembre 2025, dans l’affaire du violeur libéré contre de l’argent dans lequel il est mis en cause.

L’ancien commissaire adjoint du commissariat de Tokplégbé s’est expliqué, jeudi 6 novembre 2025, dans l’affaire du violeur libéré contre de l’argent dans lequel il est mis en cause.

Le fonctionnaire de policier mis en cause dans le dossier de viol présumé dans le premier arrondissement de Cotonou a donné sa version des faits dans cette affaire dans laquelle il est poursuivi. Le prévenu était, jeudi 6 novembre 2025, devant le juge pour la suite de son procès en correctionnel. Il est reproché les faits d’« abus de fonctions et corruption » à l’ex-commissaire adjoint accusé d’avoir libéré un présumé violeur de garde à vue contre 300 000 FCFA.

 

Lors de son inculpation, le jeudi 22 mai 2025, l’agent de police a plaidé non coupable aux infractions mises à sa charge. Ce jeudi 6 novembre 2025, il a eu l’occasion de donner sa part de vérité. « J’étais en patrouille quand un promoteur d’un espace à la plage m’a alerté pour un cas de viol ». C’est à la suite de l'alerte reçue que l'officier de police aurait démarré sa déposition. Cette nuit, il aurait ramené et la victime, et le présumé violeur au poste.

 

Les deux y auraint passé la nuit parce qu’il faisait tard et la victime aurait indiqué qu’elle ne maîtrisait pas le quartier. Au lendemain, la victime aurait demandé à aller se soigner. Le mis en cause est resté en garde à vue.

 

L’origine des 300 000 FCFA

 

Le commissaire adjoint et son patron étaient engagés dans une formation au moment des faits. De retour de cette formation, le prévenu dit avoir continué ses tâches quotidiennes qui consistent à recevoir les usagers. Il en était là quand quatre personnes se sont portées vers le commissariat. A la tête de cette délégation, le commissaire dit avoir reconnu le patron du présumé violeur. Il dit que la délégation était venue s’enquérir des nouvelles de la victime qui était encore aux soins en ce moment.

 

Selon le policier, la délégation était venue avec une proposition : prendre en charge les soins de la victime et obtenir la liberté du prévenu sous convocation. La victime n'étant pas présente, le chef de la délégation aurait proposé de lui déposer la somme de 200 000 FCFA auprès du commissariat. Le commissaire adjoint dit avoir estimé que les 200 000 FCFA étaient peu et qu’il fallait compléter 100 000 FCFA. Ce qui a été fait. D’où les 300 000 FCFA évoqués dans le dossier.

 

Pourquoi n’a-t-il pas parlé de la proposition au commissaire principal ? Le prévenu a indiqué avoir tenté mais l’heure à laquelle il a essayé, son patron était en train de se reposer qu’il n’a pas voulu le déranger. Il a alors ordonné au chef poste du commissariat de mettre le prévenu sous convocation. Le présumé violeur est alors libéré de sa garde à vue avec la promesse de se présenter en cas de convocation.

 

"Viol collectif présumé"

 

Retournement de situation après la libération du prévenu. Le dossier est parvenu au procureur général de la République du tribunal de Cotonou. Le magistrat a contacté le commissaire principal de l’unité aux fins de s’enquérir d’une affaire de "viol collectif" signalée dans son commissariat. Mais l’officier n’était au courant de rien. Il a joint son numéro 2 pour savoir si une affaire est arrivée dans leur unité. C’est en ce moment que le commissaire adjoint apprend à son patron qu’il y a une affaire de viol présumé. Mais pas de viol collectif comme le procureur l’a indiqué.

 

Un retour a été fait au magistrat qui a ordonné de retrouver le mis en cause avant 16h de la journée. Selon le policier, l'instruction avait été donnée dans la matinée. A la barre, ce jeudi 6 novembre 2025, le commissaire adjoint a déclaré avoir réussi à faire venir le présumé violeur au commissariat. Il l’a obligé à honorer sa promesse. « Au moment où il est venu, j’étais en train de prendre un usager alors je lui ai demandé de m’attendre », a fait comprendre le fonctionnaire de police.

 

Après quelques minutes d'attente, le présumé violeur a demandé une permission au commissaire adjoint pour aller prendre quelque chose qu’il a oublié à la maison. Le commissaire adjoint dit avoir refusé dans un premier temps. Mais il a fini par accepter et a fait suivre le mis en cause d’un de ses collègues. Arrivé au domicile, le policier accompagnateur est resté à attendre dans le véhicule. Le présumé violeur est rentré chez lui et n’est plus jamais ressorti. Il a pris le large.

 

L’incompétence de l’ex-commissaire adjoint relevée

 

Après la déposition du prévenu, le représentant du ministère public de la CRIET au procès a piqué une colère. Il a pointé du doigt l’incompétence du commissaire adjoint dans la procédure. Le substitut du procureur spécial a reproché au policier d’avoir bafoué l’autorité du procureur général qui a ordonné que le présumé violeur soit retrouvé.

 

Selon lui, le commissaire adjoint devrait s’atteler à l’urgence : maintenir le présumé violeur au poste et d’informer le procureur. Mais le magistrat constate que le commissaire adjoint s’est permis plutôt d’accorder une permission au mis en cause. Mieux, il a reproché au policier d’avoir libéré le présumé violeur. Ce n’était pas à lui d’en décider. Le parquetier a considéré l’acte du policier comme un manquement à ses devoirs et à la hiérarchie. 

 

Après plusieurs minutes de débats, la Cour a renvoyé le dossier en janvier 2026 pour les réquisitions du ministère public et les plaidoiries des avocats.

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