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Lutte contre la cybercriminalité en Afrique : Interpol interpelle 574 personnes au Bénin et dans 18 autres pays

Lutte contre la cybercriminalité en Afrique : Interpol interpelle 574 personnes au Bénin et dans 18 autres pays

En un mois, une opération coordonnée par Interpol (Organisation internationale de police criminelle) au Bénin et dans 18 autres pays africains a permis d’interpeller 574 présumés cybercriminels.

En un mois, une opération coordonnée par Interpol (Organisation internationale de police criminelle) au Bénin et dans 18 autres pays africains a permis d’interpeller 574 présumés cybercriminels.

Quelques présumés cybercrimels interpellés au Bénin par Interpol au cours de l'opération Sentinelle

Quelques présumés cybercrimels interpellés au Bénin par Interpol au cours de l'opération Sentinelle

574 présumés cybercriminels, dont 106 au Bénin, sont mis aux arrêts. L’Organisation internationale de police criminelle, plus connue sous le nom d’Interpol, a informé, vendredi 19 décembre 2025, sur son site internet, de l’interpellation de 574 présumés cybercriminels dans 19 pays lors d’une vaste opération.

 

Les affaires traitées durant cette opération d'un mois sont liées à des pertes financières estimées à plus de 21 millions de dollars américains, soit 11,7 milliards de francs CFA. Les forces de l’ordre ont pu récupérer environ 3 millions de dollars américains, soit plus de 1,6 milliard de francs CFA.

 

Interpol apprend également que plus de 6 000 liens malveillants ont été démantelés et six variantes de rançongiciels ont été déchiffrées.

 

Dénommée Sentinel, l’opération s’est déroulée du 27 octobre au 27 novembre 2025 au Bénin, au Botswana, au Burkina Faso, au Cameroun, au Tchad, au Congo, à Djibouti, en République démocratique du Congo, au Gabon, au Ghana, au Kenya, au Malawi, au Nigéria, au Sénégal, en Afrique du Sud, au Soudan du Sud, en Ouganda, en Zambie et au Zimbabwe.

 

L’opération s’est concentrée sur trois formes de cybercriminalité identifiées comme des menaces majeures sur le continent. Il s’agit de la compromission de messagerie professionnelle (Business Email Compromise – BEC), de l’extorsion numérique et des attaques par rançongiciel.

 

Ces infractions figurent parmi les risques en forte progression dans le rapport d’évaluation des cybermenaces en Afrique 2025 d’INTERPOL.

 

Le Bénin parmi les pays les plus touchés

 

Dans plusieurs pays, la coopération entre autorités nationales et partenaires internationaux a permis de bloquer des flux financiers frauduleux avant qu’ils ne causent des préjudices irréversibles.

 

Au Bénin, 43 domaines malveillants ont été démantelés et 4 318 comptes de médias sociaux liés à des systèmes d'extorsion et à des escroqueries ont été fermés, ce qui a conduit à 106 arrestations.

 

Les forces de l'ordre camerounaises ont réagi rapidement après que deux victimes ont signalé une escroquerie impliquant une plateforme de vente de véhicules en ligne. La campagne d'hameçonnage a été retracée jusqu'à un serveur compromis et un gel bancaire d'urgence a été mis en place en quelques heures.

 

Au Sénégal, une compagnie pétrolière a ainsi détecté une tentative sophistiquée de fraude aux faux ordres de virement. Les fraudeurs, après avoir infiltré les systèmes de messagerie interne, se faisaient passer pour des dirigeants afin d’autoriser un transfert de 7,9 millions de dollars américains. Alertées à temps, les autorités ont procédé au gel immédiat des comptes destinataires, stoppant l’opération avant tout retrait de fonds.

 

Au Ghana, une institution financière a été la cible d’une attaque par rançongiciel ayant chiffré près de 100 téraoctets de données et entraîné le vol d’environ 120 000 dollars américains. L’analyse technique menée par les autorités a permis d’identifier la souche du logiciel malveillant et de développer un outil de déchiffrement, grâce auquel près de 30 téraoctets de données ont été récupérés. Plusieurs suspects ont été interpellés dans cette affaire.

 

Toujours au Ghana, un vaste réseau de cyberfraude opérant entre le Ghana et le Nigeria a été démantelé. Les escrocs utilisaient des sites web et des applications mobiles imitant de grandes chaînes de restauration rapide pour encaisser des paiements sans livrer de commandes. Plus de 200 victimes ont été recensées pour un préjudice dépassant 400 000 dollars américains. Dix suspects ont été arrêtés, plus de 100 appareils numériques saisis et une trentaine de serveurs frauduleux mis hors service.

 

Au Cameroun, les forces de l'ordre ont réagi rapidement après que deux victimes ont signalé une escroquerie impliquant une plateforme de vente de véhicules en ligne. La campagne d’hameçonnage a été rapidement retracée jusqu’à un serveur compromis, permettant la mise en place d’un gel bancaire d’urgence en l’espace de quelques heures.

 

Pour Neal Jetton, directeur de la cybercriminalité à INTERPOL, les résultats de Sentinel traduisent une prise de conscience croissante face à des attaques de plus en plus élaborées. « L’ampleur et la sophistication des cyberattaques en Afrique s’accélèrent, notamment contre des secteurs critiques comme la finance et l’énergie », a-t-il également alerté.

 

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