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Elections générales 2026 au Bénin: le plan B de Patrice Talon après l’échec de la révision constitutionnelle, selon Djènontin

Elections générales 2026 au Bénin: le plan B de Patrice Talon après l’échec de la révision constitutionnelle, selon Djènontin

Valentin Djènontin s'est réjoui du rejet de la révision de la constitution du Bénin par le parlement. Mais, pour l'ancien ministre béninois, il s'agit d'une victoire partielle le plan B du patron de la rupture.

Valentin Djènontin s'est réjoui du rejet de la révision de la constitution du Bénin par le parlement. Mais, pour l'ancien ministre béninois, il s'agit d'une victoire partielle le plan B du patron de la rupture.

Valentin Djènontin, ancien ministre de Boni Yayi

Valentin Djènontin, ancien ministre de Boni Yayi

« C'est une première victoire à mi-chemin à célébrer ; mais elle n’est pas suffisante pour libérer le peuple ». Ainsi s’exprime l’ancien député Valentin Djènontin dans une publication sur sa page Facebook, samedi 2 mars 2024, relativement à l’échec de la révision de la constitution. Vendredi 1er mars, les députés ont rejeté la proposition de loi portant révision de la constitution introduite leur collègue Assan Séïbou. Pour Valentin Djènontin, avec l’échec de la révision constitution, c’est le plan A de Patrice Talon qui vient de tomber. Tout en remerciant les députés qui ont fait barrage à cette proposition de révision, il invite à la vigilance car, croit-il savoir, il y a un plan B en gestation.    

 

« Le plan B de Patrice Talon, le plus sournois et hyper dangereux qui vient et que nous devons combattre de toutes nos forces dans une attitude de prière fervente, est celui porté par le député Aké Natondé à travers sa proposition de loi portant modification de la loi N° 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin », prévient l’ancien ministre. Il pense que cette proposition de relecture du code électoral introduire par le président du groupe parlementaire Union progressiste le renouveau (UPR) « est un brasier qui va ravager le Bénin entier à l’horizon 2026 en raison du germe d’exclusion évidente qu’elle porte en elle ».

 

Valentin Djènontin rappelle que la Décision DCC 24-001 du 04 janvier 2024 de la Cour Constitutionnelle est claire, limpide et sans ambiguïté : « Les députés issus des élections législatives de 2023 sont tous en droit de parrainer les candidats à l'élection présidentielle de 2026... ». Il rappelle aussi que les prérogatives et les décisions de la Cour Constitutionnelle n’ont besoin d’aucune interprétation personnelle et que « les décisions de la Cour Constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours ».

 

Alors, selon lui, la proposition de loi Aké Natondé qui suggère que le droit de parrainage des candidats à l’élection présidentielle de 2026 soit accordé aux élus (maires et députés) de 2026 est « à tout point de vue contraire aux recommandations de la Cour Constitutionnelle en date du 4 janvier 2024 ». « Elle est dangereuse et attentatoire à la paix sociale. C’est une grande brèche ouverte pour l’exclusion totale de l’opposition et des nouvelles voix dissidentes à Patrice Talon lors des élections générales de 2026 », fait remarquer l’homme politique en exil depuis plusieurs années.

 

Si la proposition venait à être adoptée par le parlement, « seuls les candidats choisis par Patrice Talon seront en lice pour les élections communales, législatives et présidentielle de 2026 », selon Valentin Djènontin. « Faire une autre lecture de la proposition de la loi Aké Natondé, c’est manquer d’objectivité, de lucidité, c’est méconnaître le mode opératoire de Patrice Talon depuis avril 2016 », pense l’ancien ministre de la justice de Boni Yayi.

 

Pour étayer ses arguments, il renvoie au débat général en plénière du vendredi 1er mars 2024 avant le vote qui a consacré le rejet de la révision de la constitution. Lors de ce débat, indique-t-il, le député Augustin Ahouanvoébla a clairement exprimé ce qu’il avait révélé à propos de la proposition de loi Aké.

 

« Ce sera amer. Vous allez le voir en 2026. Je travaillerai avec mon groupe parlementaire pour que lors des élections couplées législatives et communales, mon groupe parlementaire ait au moins 80% de députés et le contrôle de 80% des élus communaux. Je verrai comment Les Démocrates auront de candidat à parrainer. Je verrai comment le BR aura de candidat à parrainer. Voilà ce qui vous attend. La classe politique va regretter », a averti Augustin Ahouanvoébla.

 

L’ancien député relève que le député Augustin Ahouanvoébla ne s’est pas contenté de cela. Il a même menacé la Cour Constitutionnelle qui a osé convoquer le député Séïbou dans le cadre de l’instruction du recours contre la proposition de loi portant révision de la constitution. « En 2026, nous allons nettoyer tout cela », a laissé entendre le député UPR. Djènontin invite la Cour Constitutionnelle à ne pas se dédire « en cautionnant cet holdup électoral en perspective ».

 

Quête d’un 3e mandat ?

 

Arrivé à la tête du Bénin en avril 2016, Patrice Talon est à deux ans de la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel. L’opposition béninoise soupçonne le président de chercher un 3e mandat présidentiel en faisant modifier les textes.

 

Le président de la République, lui, jure qu’il cèdera le pouvoir à la fin de son mandat. « Il ne peut en être autrement », a assuré Patrice Talon, fin avril 2021, dans une interview à RFI et France 24, interrogé sur son départ du pouvoir en 2026.

 

 

 

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