Des voix continuent de s’élever contre le coup d'Etat déjoué au Bénin. Par la voix de sa présidente, Dr Augustine Ahonon Houékin, le Mouvement des femmes de paix d’Afrique (MFPA) de la CONACCE CHAPELAINS a fermement condamné les évènements du 7 décembre 2025.

Le mouvement rappelle que le «Bénin est reconnu pour sa tradition démocratique et son sens du vivre-ensemble». Il plaide pour la préservation de «cette identité pacifique».

«Aucun différend, aucune ambition ne peut justifier la remise en cause de la stabilité nationale ni l’exposition de nos populations aux risques du chaos», a martelé la présidente du MFPA, dans une déclaration jeudi 19 décembre à Abomey-Calavi, au siège de la CONACCE.

Le mouvement rejette alors «toute forme de violence et d’instabilité» et réaffirme par la même occasion son «attachement indéfectible» à la paix, à l’ordre constitutionnel et au dialogue.

Dans leur message, les femmes de paix d’Afrique ont appelé l’ensemble des citoyens à la retenue, à la responsabilité et au respect strict de l’ordre constitutionnel, insistant sur le fait que « la force des armes ne remplacera jamais la force du dialogue ». 

Le mouvement a également ancré sa prise de position dans le cadre international, en se référant à la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui reconnaît le rôle essentiel des femmes dans la prévention des conflits, la gestion des crises et la consolidation de la paix. Selon ses responsables, ce texte confère aux femmes une légitimité morale et politique pour intervenir dans les situations de tension et promouvoir une paix durable.

Des messages spécifiques ont été adressés aux différents acteurs de la société béninoise. Aux leaders politiques et institutionnels, le mouvement demande de privilégier le dialogue républicain et le respect des lois et des institutions. 

Aux forces de défense et de sécurité, il rend hommage pour leur engagement à protéger la République, saluant leur professionnalisme.

La jeunesse béninoise n’a pas été oubliée dans cette adresse à la préservation de la paix. Le Mouvement des femmes de paix d’Afrique l’invite à refuser la violence et la manipulation, estimant que son avenir est indissociable de la stabilité du pays. Les médias sont, quant à eux, appelés à faire preuve de responsabilité à travers une communication apaisée et vérifiée, afin de ne pas attiser les tensions.

Les leaders religieux, traditionnels et communautaires sont invités à s’engager davantage dans la médiation, le dialogue et la prévention des conflits, en collaboration avec les organisations de femmes. 

Le mouvement se dit, par ailleurs, disponible pour accompagner les actions du gouvernement, des partenaires régionaux et internationaux, ainsi que celles de la société civile, en vue de renforcer la cohésion sociale, la réconciliation et la paix durable au Bénin.

Concluant son appel, le Mouvement des Femmes de Paix d’Afrique a insisté sur le caractère collectif de la responsabilité en matière de paix et de stabilité, estimant que l’unité nationale constitue un héritage à préserver pour les générations futures.

La présidente Augustine Ahonon Houékin fait remarquer que le Coup d'État déjoué a eu lieu exactement un mois après le congrès mondial de la paix organisé par le mouvement le 7 novembre 2025 au Palais des congrès de Cotonou. 

L’évènement portait sur le thème : « Rôle et contribution de la femme africaine à la sauvegarde de la paix en période électorale dans les pays africains et en particulier au Bénin ».