Rio de Janeiro en état de chaos (ph : © Jose Lucena/TheNEWS2 via ZUMA Press Wire)
Un bain de sang à Rio de Janeiro. Une vaste opération de démantèlement de réseaux de narcotrafiquants a dégénéré en affrontements d’une rare intensité. Déployés par centaines dans le cadre d’une opération annoncée par le gouverneur de l'État de Rio, Claudio Castro, des agents de police et de l’armée ont échangé des tirs pendant des heures avec les groupes criminels.
“Des affrontements entre la police et des groupes criminels, survenus le 28 octobre 2025, perturbent la circulation dans plusieurs quartiers de la Zone Nord (Zona Norte). Plusieurs tronçons des avenues Brasil, Vermelha, Amarela, Serra Grajaú Jacarepaguá, Marechal Rondon, 24 de Maio et de la Rua Dias da Cruz sont actuellement fermés à la circulation. Cette liste n'est pas exhaustive et d'autres rues peuvent également être bloquées.”, ont alerté l’ambassade et le consulat des Etats-Unis au Brésil dans un message d’alerte sécurité peu après le déclenchement des hostilités.
Les récits des médias font état de rues transformées en champs de bataille et un bilan humain critique. Alors qu’un premier bilan fait état de 60 décès, le PBS News rapporte que l”opération antidrogue contre un gang brésilien à Rio a fait au moins 119 morts, selon la police”.
 controversé et en constante révision. Les autorités présentent l’action comme un coup dur porté au puissant gang Comando Vermelho ; ses opposants et organisations de défense des droits humains parlent d’un « massacre » et demandent des enquêtes indépendantes.
Selon le gouvernement de l’État de Rio, l’opération présentée comme « la plus grande jamais menée contre le trafic », mobilisait environ 2 500 policiers et militaires, appuyés par hélicoptères et blindés. L’impressionnant détachement visait des chefs et bastions du Comando Vermelho dans les secteurs d’Alemão et de Penha, proches de l’aéroport international.
Réponse du berger à la bergère, les groupes criminels ont répondu par des tirs nourris depuis les hauteurs des favelas. Des bus ont été incendiés et, selon des témoignages et images diffusés sur place, des drones armés auraient été utilisés par des criminels pour attaquer les forces de l’ordre.
Pendant que les autorités de Rio saluent le plein succès de l’opération, des observateurs jugent estime qu’elle a tourné au fiasco. Selon Jacqueline Muniz, professeure au département de sécurité publique de l'Université fédérale Fluminense (UFF), cité par l’agence brésilienne de presse, l'opération était amateur et un « fiasco politico-opérationnel ».
Beaucoup dénoncent des violations de droits humains et un massacre. Selon Volker Türk, le Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, cette opération policière est “la plus meurtrière de l'histoire de Rio de Janeiro”. Mercredi 29 octobre, il a appelé à “une réforme globale et efficace des méthodes policières au Brésil”. Le bilan officiel parvenu à ses services fait état d’“au moins 121 personnes tuées, dont quatre policiers. Quelque 81 personnes ont été arrêtées.”
Volker Türk s’inquiète au sujet des dégâts collatéraux qu”occasionnent les opérations policières contre les gangs au Brésil. « Je comprends parfaitement les défis que représente la lutte contre des groupes criminels violents et bien organisés tels que le Comando Vermelho ; cependant, la longue liste d'opérations ayant entraîné de nombreux décès – qui touchent de manière disproportionnée les personnes d'ascendance africaine – soulève des questions quant à la manière dont ces raids sont menés », a déclaré le Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
 
                             
                
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